samedi 20 septembre 2014

Le coup de gueule !

Cela fait un moment que je ne suis pas venu. J'avais pourtant juré de venir souvent et de vous donner des nouvelles bien fraîches !
Ben voilà ; je suis comme le politique... Je fais des promesses et pis je ne les tiens pas !
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Vous m'en voulez ? Louise..., tu m'en veuuuuuuux !!!!?

Bon, si je reviens, c'est bien pour vous ! Et puis, ça fait du bien d'écrire, de dire.

Mais que dire ?

J'aurais envie de faire un billet sur le service social en général. Pourquoi ?

Je suis assez critique sur les assistants de service social. Assez déçu.
J'ai travaillé en polyvalence, en insertion ; auprès des vieux, des jeunes, des paumés, des handicapés et je continue d'exercer ; je prends des stagiaires pour leur donner la passion du métier mais surtout pour leur dire de partager au maximum avec les "usagers".

Il faut partager !

Partager les dispositifs avec les gens. Leur expliquer comment cela fonctionne.
Partager notre ressenti. Dire aux personnes qu'on accompagne, les difficultés qu'on rencontre dans leur accompagnement, les malaises, les plaisirs.
Partager notre savoir, nos références, nos pensées.

Expliquer !

Expliquer comment on fait appel d'une décision.
Expliquer pourquoi il y a eu un refus ou un accord.
Expliquer les freins et les atouts dans la situation.
Expliquer les droits et devoirs.
Expliquer le système social, le fonctionnement des lois, de la démocratie.

Il faut mettre au cœur "l'usager" et ne pas le considérer comme un numéro et un ignare. L'aider dans les méandres de l'administration, dans le jargon de notre vocabulaire. Comment pourrions-nous faire autrement au risque d'abêtir les personnes, les rendre dépendantes de notre action ?

Ah ! Le super pouvoir des AS ! Ceux qui ne disent pas, qui n'expliquent pas, qui ne répondent pas au téléphone, qui snobent le pauvre, l'étranger, le handicapé...

Dehooooors !

La démocratie, elle ne s'exerce pas qu'au moment des élections ! Elle se pratique au quotidien.
Si on veut que la France ne tombe pas aux mains des extrémistes haineux, il est indispensable d'expliquer à ceux qui ont du mal à répondre aux questions qu'ils se posent et où ils ne trouvent personne sur qui compter.
N'est-ce pas là la priorité du service social ?
Marcher avec "l'usager", être à ses côtés, l'encourager, le soutenir, chercher avec lui des solutions, lui dire nos impossibilités ; mais se démener pour être à son service !

Combien j'ai reçu "d'usagers" me disant que jamais on ne leur a expliquer le B-A BA de l'action sociale ? Ce à quoi ils pouvaient prétendre ? Qu'ils découvrent qu'il y a une façon d'accompagner une personne ; mais vraiment accompagner. Le service social n'est pas sur une bonne pente. Parfois je pense changer de boulot tellement je suis révolté par l'inertie de certains acteurs sociaux. Je n'en reviens pas. L'incompétence gangrène l'action sociale. Dégoûté, révolté, irrité. Mais aussi, content quand les "usagers" me disent toute leur satisfaction d'être accompagnés par ma personne.

Je me fais des chevilles ? Vous pensez ?
Ben pensez alors ! Mais pensez bien fort.

Je fais des erreurs, je me trompe, j'oublie, j'omets, mais par contre je le dis, je m'excuse, et j'entends les remarques même si elles me bousculent et me remettent en cause.

Je ne suis pas parfait ; je suis un être humain. C'est peut-être pour cela que le service social risque de crever ; par manque d'humanité. Un comble !

Amis, collègues, je sais que vous n'êtes pas tous ainsi. Fort heureusement ; j'ai également des retours positifs. Mais pensez à secouer ceux qui dorment et qui sabotent le service social. Et pensez à former les jeunes, à leur montrer que la vie ça n'est pas un dispositif immuable mais que la vie leur appartient.

Montrez-leur aussi qu'il est indispensable de se cultiver, de lire, de regarder, de chanter, de partager des expériences diverses et variées, d'aller à la rencontre des gens, de se battre pour que ceux qui sont appelés les "sans grades" retrouvent leur dignité, leur raison de vivre, leur place dans la société ; alors, la société française ne sera plus tendue comme un arc ; prête à exploser !

Aaaaaaaaaaaah... Ca va mieux..................